Tataquipique est passablement hérissée par ce titre d'article. Ca lui donne envie de pincer les lèvres et de soupirer fort.

Tataquipique est donc allée CHEZ le coiffeur.
Une véritable petite aventure. Qui a duré la modique somme de 2h45.
Oui, quand même.

L'arrivée de Tataquipique chez le coiffeur

Tataquipique a toujours pensé que les meilleures coiffeuses sont mal coiffées.

Tataquipique aime bien son salon de coiffure. Il y a des lustres au plafond, des mosaïques par terre, les meilleures coiffeuses sont mal coiffées et surtout, Tataquipique a le droit de prendre un mini café rempli de petits cheveux qu'on doit retirer après chaque gorgée.

Tataquipique voulait faire une couleur parce qu'elle commençait à s'agacer d'entendre tout le monde s'exclamer sur son tas de cheveux blancs. C'est vrai, quoi, c'est pénible de répondre en souriant "c'est les soucis !" à une personne qui fixe votre crâne avec un air mi-intrigué, mi-dégoûté.
Donc, une couleur. Un ton sur ton, Tataquipique n'aime pas trop les changements abrupts.

Quarante minutes de pose, minutes occupées à observer la clientèle du salon de coiffure et à écouter les histoires insipides des clientes qui ne remarquent pas la lassitude des coiffeuses. Tataquipique s'est toujours dit qu'être silencieuse avec sa coiffeuse fait d'elle une cliente agréable. Du coup, Tataquipique ne parle pas. Même quand la coiffeuse lui demande jusqu'où on coupe.
Hihi. Tataquipique est farceuse.

La jeune Blandine (qui ferait bien de soigner ce vilain bouton sur sa joue ; mais Tataquipique a préféré ne pas lui dire) a demandé à Tataquipique si elle accepterait de patienter encore quinze minutes, parce qu'il y a un problème dans l'organisation. Tataquipique est bien élevée ; elle a répondu que ça ne la dérangeait pas, en prenant grand soin de faire parler ses yeux. La jeune Blandine est vite partie prévenir la jeune Aurélie (qui est mal coiffée) qu'il fallait s'occuper rapidement de la dame aux cheveux morts.

La jeune Aurélie est arrivée dare-dare. Tataquipique a vu passer sa ristourne sous son nez alors elle a souri gentiment à la jeune Aurélie en proposant de patienter encore quelques minutes. La jeune Aurélie l'a remercié chaleureusement et Tataquipique a prit son air de madone, qu'elle affectionne particulièrement quand elle fait une bonne action dans son propre intérêt. Humble, mais digne.

Vingt minutes plus tard, alors que Tataquipique commençait à se dire qu'à ce train-là, la ristourne n'est pas valable, la jeune Aurélie revient et commence à couper la toison de Tataquipique en répétant régulièrment que si ça ne tenait qu'à elle, elle couperait, elle couperait, elle couperait. Tataquipique n'est pas complètement stupide ; elle a su déchiffrer le message caché de la jeune Aurélie. Vous êtes d'une laideur infame alors que moi, jeune coiffeuse mal coiffée, je pourrai faire des miracles sur votre crâne.

Tataquipique a parfois ce petit souffle de folie qui lui fait dire à une coiffeuse mal coiffée : "va, mon enfant, coupe donc !". Mais Tataquipique est espiègle ; si les jeunes coiffeuses l'ont fait poireauter une heure et demie, elle peut se venger en exprimant son grain de folie uniquement au moment où le sèche-cheveux s'éteint. La jeune Aurélie, qui voulait vendre son shampoing pour augmenter son quota de vente-boutique, a accepté, presque soulagée, de recoiffer intégralement la tête de Tataquipique. Du coup, Tataquipique était très contente ; elle a eu le droit au final à au moins 17 shampoings, 2 coupes, 2 brushings et 2 lissages. Elle a donc promis à la jeune Aurélie qu'elle lui achèterait son shampoing ; c'est de bonne guerre.

2h45 plus tard, Tataquipique s'est dit que décidément, elle avait sacrément raison en pensant que les meilleures coiffeuses sont mal coiffées.

Tataquipique en sortant de chez le coiffeur.

Tataquipique a été au coiffeur.

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